Non assistance à espèce en danger...

'était dans un journal de la semaine dernière.
Je cite :

"... Les avancées dans la zone d'action prioritaire... vont permettre à la France d'étayer sa défense au Luxembourg devant la Cour de Justice de l'Union Européenne.
Pas évident que cela suffise... Mais les services de l'Etat aiment à croire que la situation est moins dramatique qu'elle ne l'a été un an plus tôt quand la commission a assigné la France pour absence de protection stricte de l'espèce Cricetus cricetus..."

L'article tenait la première page du cahier régional de mon quotidien. Une page entière !

Si je n'avais pas le gros titre de l'article sous les yeux et si je n'avais pas connaissance de l'espèce citée, j'aurais pu imaginer que la France allait subitement décider de protéger... allez !... au hasard, les Roms... ou les SDF...  ou les sans-papiers.

Non, la France est simplement sous le coup d'une amende de 17 million d'euros de la part de la Commission Européenne pour avoir négligé le grand hamster d'Alsace. Un adorable petit animal qui disparait petit à petit, victime de l'extension de l'urbanisation, l'impact des produits phytosanitaires, de la monoculture. Les surfaces cultivées de fourrages et de céréales ont été remplacées par une culture du maïs intensive qui atteint 70% à 80% en plaine d'Alsace. On ne s'est donc pas beaucoup préoccupé de la bestiole jusque-là. Pourtant, s'il s'éteint en Alsace, il aura disparu du territoire français.
Il y avait donc urgence à s'activer et un nouveau protocole de repeuplement a déja donné des résultats prometteurs...
Et pour arriver à ces résultats, plusieurs dizaines de ces petites bêtes (environ 20 cm de long, 5 cm de queue, poids de 200 à 450 grammes...) ont été équipées d'émetteurs.
Des agriculteurs de la zone s'y sont mis eux aussi en laissant une partie de leur blé sur pied et en s'accommodant des clôtures installées pour la survie des hamsters.

Outre le coût des émetteurs (250 € chacun) et le suivi des animaux, je me demande à combien se chiffrent les longues discussions à la Chambre d'Agriculture, les études des spécialistes de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage et ceux de la direction régionale de l'environnement, les travaux de la commission des communautés européennes et ceux de la Cour de Justice de Luxembourg, l'étude des dossiers par les avocats du Ministère des Affaires étrangères...

Il faut que je m'arrête d'énumérer parce que ça me donne le tourni en pensant à tout ce fric dépensé pour des petites bestioles qui ne demandaient rien à personne si ce n'est qu'à continuer de vivre leur vie de grand-hamster.

En conclusion, on se donne plus de mal pour la sauvegarde d'un animal que pour certaines populations qu'on renvoie chez elles à coup de charter...

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