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Des coups de coeur, des coups d'humeur, encore et toujours...
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15 octobre 2009

Belle-mère...

... et belle-fille !

Vous avez remarqué que j'étais un peu absente ces derniers jours. C'est parce que j'ai passé beaucoup de temps avec ma tante. Et là, j'en ai gros sur le coeur alors il faut que je vous parle d'elle.
Tante Madeleine va sur ses quatre-vingt cinq ans. Elle vit seule et est encore très active. Sa très petite demeure (une chambre, une cuisine, une salle de bains) est en bordure de forêt.
Voilà plus de quinze ans qu'elle a perdu son mari. Son fils vit juste à côté.
Il a fait construire une grande et belle villa sur le terrain contigu que tante Madeleine lui a légué. Il est marié et père de deux garçons.
Mais voilà, il est marié avec une vraie mégère : grosse, moche, fainéante et autoritaire... bref, la belle-fille qu'on ne souhaite pas à son meilleur pire ennemi.
En trente-trois ans de mariage, cette femme a passé le plus clair de son temps à faire la gueule à son entourage, à commencer par sa belle-mère.
Et sans raison...
Ne trouvent grâce à ses yeux que son mari et ses deux fils.

Tante Madeleine a subi deux opérations des hanches. A chaque hospitalisation, son fils a daigné lui rendre une ou deux petites visites à l'hôpital, en coup de vent, à sa sortie de bureau. L'un de ses petits-fils qui habite à deux pas de l'hôpital ne s'est guère montré. La belle-fille ?... Vous ne serez pas étonnés si je vous dis qu'elle était parfaitement invisible. Le linge de rechange ? Ce sont nous, les nièces qui nous en sommes chargé.
Lorsque tante Madeleine, après ses trois semaines de convalescence et de ré-éducation est rentrée chez elle, elle a trouvé maison froide et frigo vide.
Il n'y a pas le moindre commerce dans le village et elle a naturellement demandé à son fils de lui faire quelques achats lorsqu'il irait au supermarché de la ville voisine. Devinez ce que ce lâche a osé lui répondre ?... Qu'ils avaient déjà fait leurs courses...

A présent, ma tante ne lui demande plus aucun service, aucune aide.
Son opération de la cataracte était prévue de longue date. J'ai emmené ma tante aux visites chez l'ophtalmo, chez l'anésthésiste, puis lundi matin à l'hôpital. Après l'opération, je n'étais pas rassurée à l'idée de la laisser rentrer seule chez elle et je l'ai conviée à passer la nuit chez nous avant de l'emmener encore à la visite de contrôle post-opératoire.

Elle est rentrée dans sa petite maison en bordure de forêt.
Les voisins sont accourus pour lui faire fête, pour lui témoigner leur amitié, pour l'assurer de leur soutien, chacun revendiquant le privilège de lui mettre les gouttes dans son oeil nouvellement opéré.
Son fils ne s'est pas manifesté. Mais, constatant qu'elle était absente, il lui avait subtilisé son journal dans sa boite à lettres.

Ma tantre n'a qu'un fils. Elle l'a choyé plus que de raison jusqu'à son mariage. Est-ce cette attachement qui a déplu à la belle-fille? Au point de l'ignorer comme si elle n'existait pas?...
Car ils ne l'invitent jamais, ni même à Noël, à la fête des mères ou aux anniversaires...

Elle leur a tout donné.
Il y a quelques mois encore, elle leur a donné l'acompte dont ils avaient besoin pour l'achat d'un appartement dans la ville voisine. Un appartement que nul n'a eu l'idée de lui faire visiter.
Elle leur a encore fait don d'un grand terrain pour que le petit-fils puisse y faire construire sa maison.
Une maison dans laquelle elle ne sera sans doute jamais invitée...

Il y a des gens comme ça... Insensibles, méprisables, égoïstes et surtout lâches. Je présume qu'ils trouveront le courage de verser quelques larmes lorsqu'elle partira.

Je souhaite à tante Madeleine encore plein de bonheur pour les années à venir. C'est d'ailleurs le voeu que formulent tous ses fidèles amis qui la chouchoutent et qui, lorsqu'ils viennent lui rendre visite, trouvent toujours porte ouverte et table généreuse malgré une toute petite retraite.

Je t'aime, tante Madeleine. Je serai toujours là pour toi, au moindre appel...

012

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Commentaires
S
Merci pour ton soutien.<br /> Je connais hélas d'autres belles-mères qui se font traiter de la sorte.<br /> Mais celle-ci me tient à coeur : c'est ma tante, la seule qui me reste. Et je sais l'apprécier à sa juste valeur.
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B
Je crois qu'on en connait tous plus ou moins des belles-filles de tante Madeleine, tant pis pour eux. Ce ne sont que des c**s. Profitez bien de votre temps toutes les deux.
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S
Je lui ferai deux bisous de plus pour toi.
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M
je suis de tout coeur avec toi ! moi qui travaille aupres de personnes âgés je vois cela très souvent ! je vais même te dire que mon frère fait la même chose avec notre mère hémiplégique !<br /> <br /> Plein de bizoute à Tante Madeleine<br /> <br /> Bizoute
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S
Tes voeux rejoignent les miens.<br /> Merci...
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